Dakar, 27 sept (APS) – Le virus de la rage circule bel et bien au Sénégal, 45 cas ayant été enregistrés chez les animaux entre janvier et septembre 2024, a indiqué, vendredi, à Dakar, docteur Anta Cheikh Guèye, membre de l’Odre national des médecins vétérinaires du Sénégal (ONMS).

“Le virus de la rage circule dans le pays. Pour preuve, entre janvier et septembre 2024, 45 cas de rage ont été enregistrés chez les chiens, les bovins, les caprins et les équidés”, a-t-elle déclaré.

Elle prenait part à un atelier de renforcement des capacités des journalistes, en prélude de la célébration, samedi à Fatick, de la Journée mondiale de la rage.

“Briser les frontières de la rage” est l’un des thèmes de cette commémoration relativement à la situation de la maladie chez les animaux. “Lever les obstacles à l’élimination de la rage” est l’autre thème retenu, concernant la rage humaine.

Selon docteur Anta Cheikh Guèye, la rage sévit de façon endémique au Sénégal et pose un problème majeur de santé publique.

Elle a signalé qu’en 2023, “51 suspicions de rage avaient été rapportées par les directions régionales de l’Elevage, dont huit dans la région de Fatick chez les chiens, les bovins et les caprins”.

“Sur les 51 suspicions de cas de rage, 28 avaient été accompagnées de prélèvements pour lesquels le LNERV”, Laboratoire national de l’élevage et de recherches vétérinaires, “avait confirmé 22 cas positifs et six négatifs, soit un taux de positivité de 78,57% enregistrés chez les chiens, les bovins, les caprins et les équidés”, a expliqué le docteur Guèye.

Pour répondre au “défi” du contrôle de la rage, “le ministère en charge de l’Élevage, à travers la Direction des services vétérinaires, a entrepris […] la vaccination et le contrôle de la population des chiens errants qui constituent une menace permanente pour les populations”, dans le cadre du programme de renforcement de la protection zoo-sanitaire financé par le Budget consolidé d’investissement, a-t-elle indiqué.

Elle a fait savoir que “1469 chiens domestiques ont été vaccinés et 1419 chiens errants éliminés”, par le biais de cette initiative, avant de révéler qu’un Programme national intégré de lutte contre la rage a été élaboré, mais dont le financement n’a pas encore été bouclé.

Ledit programme prévoit, en plus de la vaccination de masse des chiens et des personnels exposés, le contrôle de la population de chiens errants, ainsi qu’un important volet d’information, d’éducation et de communication.

La coordonnatrice du Programme national de lutte contre les maladies tropicales négligées, docteur Ndèye Mbacké Kane, a pour sa part rappelé le lien existant entre la rage humaine et animale et la zoonose.

“On ne peut pas guérir de la rage. Dès que la maladie est déclarée, elle est mortelle”, a-t-elle précisé, avant de souligner la nécessité de la prévention qui passe, dit-elle, par la vaccination des chiens.

“La vaccination des chiens est la stratégie la plus rentable pour prévenir la rage chez les humains et interrompre la transmission à la source”, avec le contrôle des populations de chiens errants, a-t-elle indiqué.

En cas de morsure par un chien, avant de se rendre dans une structure sanitaire, “il faut absolument laver la plaie avec de l’eau et du savon pendant 15 minutes”, a-t-elle recommandé.

Cette précaution est d’autant plus importante que “chaque 15 minutes, il y a une personne qui décède de rage dans le monde, et 40% de ces décès concernent les enfants”, a-t-elle dit, en citant l’Organisation mondiale de la Santé.

NSS/BK/ASG

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