Dakar, 10 juil (APS) – La convocation d’assises consacrées à la réforme et la modernisation de la justice a sans doute été une des premières matérialisations des promesses électorales de Bassirou Diomaye Faye, moins de cent jours après son accession à la magistrature suprême.

Le jeudi 4 juillet 2024, le facilitateur des travaux des assises sur la réforme et la modernisation de la justice, le professeur Babacar Guèye, remettait officiellement au chef de l’Etat un rapport condensant les fruits des réflexions engagées entre le 28 mai et le 4 juin au Centre international de conférence Abdou de Diamniadio (CICAD).

Il s’agit notamment d’un document de 87 pages répertoriant les recommandations émanant des plus de 400 participants à ce dialogue allant dans le sens de rendre davantage efficace le système judiciaire.

Les propositions de réformes condensées dans ce document dont l’APS a reçu copie portent sur l’amélioration des textes encadrant entre autres la justice pénale, la justice commerciale et a justice administrative.

Les participants ont surtout insisté sur la nécessité d’améliorer les règles relatives au régime de garde à vue, de célérité dans les décisions et de décentralisation des procédures.

D’autres propositions de réformes ont porté sur la composition et les attributs du Conseil supérieur de la magistrature, une plus grande ouverture des professions libérales, une mise aux normes des lieux de détention et une ‘’africanisation’’ des symboles de la justice.

Les conclusions issues de cette concertation nationale ne seront pas rangées dans les tiroirs, a assuré le nouveau chef de l’Etat lors de la cérémonie de réception du rapport.

Nul doute que Bassirou Diomaye Faye a à cœur de faire en sorte que la justice ne soit pas, comme elle avait été peinte, une arme permettant de mettre aux pas toutes velléités d’opposition au pouvoir en place.

Le président de la République et le Premier ministre, Ousmane Sonko, et bon nombre de membres de leur parti politique PASTEF avaient été élargis de prison à la suite d’une loi d’amnistie promulguée une dizaine de jours avant la tenue de l’élection présidentielle du 24 mars dernier.

Les responsables et militants des Patriotes africains du Sénégal pour l’éthique et la fraternité ont toujours considéré que leur passage en prison était la conséquence de leur engagement et de leurs ambitions politiques.

Aussi, est-il sans doute possible de croire aux promesses de changements dans le fonctionnement du système judicaire à travers les propositions émanant des assises consacrées au secteur.

Bassirou Diomaye Faye promettait dès l’entame de son mandat de placer la réforme de la justice et la refondation des institutions au rang des priorités au même titre que la baisse des prix des denrées grande consommation.

« Notre système judiciaire a besoin d’une profonde refondation que seule une approche inclusive permettra de réussir », avait-il ainsi déclaré à l’ouverture de ces assisses organisées entre le 28 mai et le 4 juin.

Il n’avait pas manqué d’insister sur le fait que les travaux  »ne devaient pas prendre des allures d’un procès en inquisition pour désigner un ou des coupables à jeter aux orties ».

 »La finalité de cet exercice est de nous aider à baliser la voie pour une réforme pragmatique de notre système judiciaire afin qu’il inspire davantage confiance aux justiciables et préserve sa dignité », a ajouté le président Faye.

Magistrats, avocats, huissiers, greffiers et autres auxiliaires de justice, des professeurs d’université et les citoyens du pays et de la diaspora ont ainsi pu durant une semaine identifier des pistes de solution aux problèmes de la justice.

 

FD/AKS/OID

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