Thiès, 25 août (APS) – Le directeur du Projet de promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets solides (PROMOGED), Ibrahima Diagne, a estimé qu’être un travailleur du nettoiement est devenu un métier ”accepté et acceptable” dans nos sociétés par rapport aux années passées où ce travail était stigmatisé.”Nous-mêmes, nous avons pâti de cette stigmatisation. Il y a 23 ans, quand je décidais, en tant qu’ingénieur en génie civil, d’engager une carrière dans le secteur des déchets, on m’avait traité de fou du village”, a témoigné M. Diagne, le sourire aux lèvres.Venu vérifier l’état d’avancement des travaux et la qualité des infrastructures de traitement des déchets prévues dans la région de Thiès, le directeur du PROMOGED a ajouté : ” aujourd’hui, c’est avec fierté qu’on a une centaine de cadres avec bac+ 4, bac+5, qui travaillent dans le secteur du nettoiement”.”Au-delà de ces cadres, le métier des déchets est devenu un métier accepté et acceptable et on voit qu’il y a plus de 10.000 jeunes qui travaillent dans le secteur des déchets”, a-t-il ajouté.Selon lui, ”ça veut dire qu’on a réussi cette transition, ce changement de paradigme”. Aujourd’hui, a-t-il soutenu, ”l’essence de la stratégie nationale de gestion des déchets, c’est de passer de la gestion des déchets à économie des déchets”.Il a expliqué que la collecte des déchets n’est pas un secteur à abandonner, sous le prétexte que ce sont des ”activités répugnantes”, mais c’est plutôt un” levier de développement socioéconomique”.”C’est un métier qui permet de garantir un meilleur cadre de vie, une santé publique, mais aussi de booster l’économie à travers la valorisation des déchets”, a-t-il encore soutenu.Il a indiqué que le PROMOGED envisage de créer des centres de valorisation qui vont permettre de développer trois filières de valorisation des déchets, en produisant de l’énergie à partir des déchets, agronomique pour produire de l’amendement des sols à partir des déchets, et pourvoyeuse de matière première destinée aux industries de recyclage.”Plus de 15.000 personnes travaillent directement dans le secteur, en plus de 10.000 acteurs informels, dont les récupérateurs et les pré-collecteurs. Soit plus de 30.000 personnes qui travaillent dans ce secteur, sans compter l’ensemble de la chaîne de valeur”, a-t-il encore indiqué, insistant sur l’ambition du Promoged, de ”booster davantage” le secteur des déchets pour générer des centaines d’emplois, en accompagnant cela par un programme d’employabilité.A Thiès, a-t-il déclaré, plus de 200 personnes sont dans le dispositif de collecte, sans compter les acteurs informels comme les charretiers.Le PROMOGED; a-t-il confié, envisage de doter les charretiers de tricycles et de charrettes, pour moderniser leur outil de travail, mais aussi de les aider à se constituer en coopératives d’habitats, se formaliser et bénéficier d’un programme de renforcement de capacités en gestion des déchets et les initier aux mesures d’hygiène et de sécurité.Les récupérateurs et les acteurs communautaires seront aussi formés pour que chacun puisse participer ”efficacement” à la gestion des déchets, a promis Ibrahima Diagne, non sans annoncer qu’un programme de formation de 20.000 acteurs est en train d’être concocté.ADI/ASB/AB/OID
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