SENEGAL-GENRE-LEGISLATION
Dakar, 14 fév (APS) – La présidente de la Synergie des organisations de la société civile pour l’élimination des violences basées sur le genre a mis en exergue le défaut d’application effective des lois contre ces atteintes aux droits et à la dignité des femmes, malgré l’existence d’un arsenal juridique les réprimant.
‘’On a un cadre juridique, qui dispose d’un arsenal juridique assez important sur les questions d’élimination de violences basées sur le genre. Mais on a énormément de problèmes au niveau de l’application de la loi. C’est ça qui fait défaut’’, a fait remarquer Penda Seck Diouf.
La présidente de la Synergie des organisations de la société civile pour l’élimination des violences basées sur le genre s’exprimait, jeudi, à l’ouverture d’un atelier de planification de trois jours portant sur le projet ‘’Appui à l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles : une perspective d’autonomisation’’.
La défaillance dans l’application de la loi et les préjugés sexistes constituent des entraves à une action en justice ou à la dénonciation, pour les femmes victimes de violences basées sur le genre (VBG), a-t-elle souligné, estimant que les cas avérés sont largement en deçà des cas déclarés.
‘’Il existe en effet, d’autres formes de violences, en dehors de celles physiques et sexuelles, comme les violences morales et psychologiques et les violences émergentes telles que les violences numériques, environnementales et économiques qui ne sont souvent pas rapportés’’, a signalé Penda Seck Diouf.
Or, a-t-elle ajouté, les violences environnementales et économiques constituent une entrave à la participation économique des femmes et à leur implication dans des activités sociales.
‘’Ces violences se matérialisent par une difficulté d’accès aux services sociaux de base, au foncier, aux opportunités de développement et à la justice’’, a déclaré la défenseure du droit des femmes.
Selon les données de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), 31,9% des femmes ont subi au moins une forme de VGB, en 2024.
‘’Les VGB sont devenues un véritable problème de santé publique et l’autonomisation des femmes est un levier fort dans la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG)’’ a-t-elle relevé, ajoutant que les deux sont indissociables.
KM/ABB/OID