Ziguinchor, 18 mai (APS) – Le Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (SAMES) a attiré, jeudi, l’attention des populations et des autorités sur l’”impact négatif sur la prise en charge des patients” dans les structures sanitaires de Ziguinchor du fait des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre dont cette ville a été le théâtre ces derniers jours.

“La zone de Ziguinchor du Syndicat Autonome des Médecins, Pharmaciens et Chirurgiens-Dentistes du Sénégal (SAMES) exprime ses sincères condoléances au peuple sénégalais pour les pertes en vies humaines survenues ces derniers jours. Elle attire l’attention de la population ainsi que des autorités locales et nationales sur les événements dangereux qui ont un impact négatif sur la prise en charge des patients”, a déclaré la secrétaire générale de sa section de Ziguinchor, Dr Khadidiatou Diallo, lors d’un point de presse.

Elle signale que “depuis le 15 mai dernier’’, veille du procès pour viol présumé de l’opposant Ousmane Sonko contre Adji Sarr, l’accès à l’hôpital de la Paix et à l’hôpital régional ‘’est bloqué par des manifestations avec l’érection de barrages routiers”.

Selon cette gynécologue obstétricienne au centre hospitalier régional de Ziguinchor, “la devanture de l’hôpital de la Paix est le théâtre d’affrontements entre manifestants et forces publiques, exposant ainsi les malades, leurs accompagnants ainsi que le personnel soignant à une inhalation forcée de gaz lacrymogènes dont certains atterrissent même dans l’enceinte de l’hôpital”.

Le SAMES s’est par ailleurs offusqué des “accusations graves concernant le refus de soins à des manifestants mais aussi la livraison de ces derniers à la police”.

“Ces accusations ne reflètent en aucun cas notre engagement professionnel ni nos valeurs déontologiques fondamentales qui sont basées sur l’impartialité professionnelle sans aucune distinction sociale ou politique, le respect scrupuleux du secret professionnel et la primauté absolue accordée à toute vie humaine dans la dignité”, a rappelé Dr Khadidiatou Diallo.

Elle a relevé que, “depuis un moment, une information concernant l’utilisation [supposée] d’une ambulance par les forces de défense et de sécurité pour repousser les manifestants, circule sur les réseaux sociaux”.

“Si elle est avérée, dit-elle, [cela est d’] une gravité extrême car probablement responsable des attaques perpétrées contre les agents de santé et les hôpitaux, où par deux fois des groupes d’individus ont été repoussés”. Le Dr Diallo rappelle que “l’ambulance constitue un équipement médical et ne doit pas être détournée à d’autres fins”.

“En revanche, si ces allégations sont fallacieuses, cela constituerait une grave manipulation dans le sens de mettre à mal le personnel de santé avec la population”, a-t-elle mis en garde.

Elle déclare que “le SAMES de la zone de Ziguinchor rappelle à la population le respect des structures sanitaires et du personnel de santé mais aussi exige la sécurité de la part des autorités compétentes”.

Le procès pour viol présumé de l’opposant Ousmane Sonko contre Adji Sarr a été renvoyé en audience spéciale au mardi 23 mai. Adji Sarr, une employée d’un salon de massage dakarois, accuse l’opposant et maire de Ziguinchor de l’avoir violée plusieurs fois et de l’avoir menacée de mort. Ousmane Sonko est inculpé de viol et placé sous contrôle judiciaire depuis début 2021.

Des violentes manifestations ont éclaté à Ziguinchor la veille et les jours qui ont suivi la première audience de son procès.

Des manifestations consécutives à son interpellation en mars 2021 ont engendré la mort d’une quinzaine de personnes et d’importants dégâts matériels.

MNF/ASG

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