Addis-Abeba, 18 fév (APS) - La montée du protectionnisme commercial à travers le monde impose à l'Afrique d'accélérer l'opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), a souligné, samedi, à Addis Abeba, le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat.
"La montée du protectionnisme commercial nous contraint à accélérer avec davantage de force et de détermination l'opérationnalisation de la ZLECAF'', a-t-il notamment déclaré à l'ouverture de la 36e Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA.
Quelque trente-cinq chefs d'Etat et quatre chefs de gouvernement participent à ce sommet dont l'accélération de la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine constitue un des thèmes centraux.
La ZLECAf, officiellement entrée en vigueur le premier janvier 2021, vise à consolider un marché d'environ 1,3 milliard de dollars dans 55 pays membres de l'UA.
Les infrastructures, l'énergie et la digitalisation sont les piliers indispensables à la mise en œuvre de la ZLECAF.
"L'opérationnalisation de la ZLECAF gagnerait à ce que le leadership africain que vous êtes, lui donne l'impulsion décisive tant attendue, ne serait-ce qu'en rendant possible la libre circulation des personnes et des biens", a lancé le diplomate tchadien aux dirigeants africains.
Il a insisté sur le fait que les efforts de positionnement international du continent africain devaient s'intensifier en faveur d'un multilatéralisme "revivifié", propice à une présence dans les espaces où se prennent les décisions mondiales stratégiques.
"Notre espoir est qu'une éventuelle accession au G20 puisse amplifier la voix africaine et permettre à notre organisation continentale d'apporter sa contribution propre aux solutions des problèmes du monde", a souligné Moussa Faki Mahamat.
Il a de même évoqué la nécessité de réformer la gouvernance mondiale "dans ce qu'elle a de plus inique, dont l'exclusion de l'Afrique du cercle des membres permanents au Conseil de sécurité n'est pas la moindre des injustices".
Le président de la commission de l'UA a par ailleurs souligné l'urgence d'une réforme des partenariats africains, estimant qu'une "évaluation sans complaisance" de ces partenariats s'imposait.