Par Abdoulaye Diallo

Tambacounda, 11 déc (APS) – Le pôle mère-enfant du Centre hospitalier régional de Tambacounda, ouvert en octobre dernier, a considérablement amélioré la qualité des soins, constituant une aubaine pour le personnel médical très engagé dans le combat pour la réduction de la mortalité maternelle et infantile dans cette région orientale du pays.

Fonctionnel depuis le 1er octobre 2024, le pôle mère-enfant du Centre hospitalier régional de Tambacounda dispose d’une capacité d’accueil de 103 lits dont 44 pour la maternité, et d’un bloc opératoire.

Son service pédiatrique est également doté de 59 lits, répartis entre l’unité de la néonatologie avec des couveuses, des berceaux et d’une unité dédiée aux grands enfants.

ce nouveau bâtiment est niché au cœur du centre hospitalier régional de Tambacounda. Sa superficie est d’environ 2000 m2. Le site est conçu en béton armé sur deux niveaux avec une façade continue de briques d’aération fonctionnant comme un brise-soleil pour faciliter la circulation de l’air.

La toiture est composée de voûtes, également en béton armé, sur laquelle une deuxième en tôle vient créer un entre-deux qui protège le bâtiment de la radiation directe du soleil.

Une grande amélioration en termes de capacité d’accueil 

« La mise en place de ce pôle a considérablement amélioré la qualité de notre service. Il fallait voir là où on était pour comprendre la différence actuelle et l’importance de ce pôle », déclare le chef du service de gynécologie-obstétrique de l’hôpital régional de Tambacounda, Boubacar Beydi Diarra, lors d’une visite guidée effectuée avec l’APS au niveau du site.

En cette matinée de décembre, les allées et venues sont incessantes au niveau du pôle mère-enfant. Au niveau des couloirs, quelques patients et leurs proches attendent de voir un médecin. Au rez-de-chaussée se trouve la maternité, alors que le deuxième étage est réservé à la pédiatrie.

« Les constructions du pôle répondent mieux aux normes, avec plus de 50 lits. C’est une grande amélioration en termes de capacité d’accueil, car, avant la mise en service de ce pôle, on avait juste 35 lits », explique M. Diarra.

Ce service de pédiatrie, suffisamment isolé à toute personne extérieure pour éviter le moindre inconfort aux nouveaux-nés, se trouve au premier étage.

« Au niveau de la néonatologie, nous avons une capacité de 30 places composées de sept tables, 12 berceaux et une autre salle d’une capacité de 10 places. Ce qui nous donne une capacité globale de 40 places pour la néonatologie. Elle peut accueillir jusqu’à 40 bébés », détaille Moustapha Traoré, pédiatre au niveau de ce principal centre hospitalier du Sénégal oriental.

« Vous  voyez ces bébés, ce sont des triplés. C’est pourquoi on les a mis ensemble. Ils se portent bien et seront bientôt libérés », dit le pédiatre lors de la visite guidée. 

Plaidoyer pour le renforcement du personnel médical 

M. Traoré a également salué les améliorations notées dans la prise en charge des patients au niveau de la pédiatrie depuis la mise en service de ce pôle mère-enfant.

« Depuis que nous sommes ici, nous sentons une grande amélioration dans le travail, même si, parfois, il nous arrive d’être débordés’’, confie-t-il en jetant des regards furtifs sur les berceaux.

Cependant, avec l’augmentation de la capacité d’accueil, les responsables du pôle mère-enfant notent un déficit en personnel. C’est pourquoi, ils plaident pour le renforcement des ressources humaines en vue de satisfaire la demande dans la région de Tambacounda.

« Le travail nécessite plus de ressources humaines. On a besoin de deux sages-femmes, deux infirmiers et trois techniciens anesthésistes au minimum », plaide Babacar Beydi Diarra, le responsable de la maternité.

« Si nous avons une pédiatrie qui a une capacité de 40 places, nous devons avoir suffisamment de bras pour la prise en charge des patients. Aujourd’hui, nous avons un déficit important. Il nous faut 5 médecins généralistes et des infirmiers pour répondre à la demande », signale, pour sa part, le pédiatre Moustapha Traoré.

Concernant la gestion durable et l’amélioration de la qualité de service, le chef du service de gynécologie obstétrique du Centre hospitalier, Babacar Beydi Diarra, demande à la population de s’approprier cette infrastructure par des « comportements exemplaires ».

« Nous demandons à la population de faire un bon usage de ce pôle. Cela serait intéressant que la population participe à la préservation des locaux en évitant les occupations anarchiques des couloirs », lance-t-il.

Un financement de KORSA, une ONG américaine 

« C’est pour cela que nous essayons, avec une certaine pédagogie, de les amener à comprendre la manière dont nous voulons que ce pôle mère-enfant fonctionne », ajoute le chef de service.

Le pôle a été financé par KORSA, une organisation à but non lucratif américaine évoluant dans la santé, l’éducation, l’environnement, et qui intervient dans la région de Tambacounda.

Selon le chef du service de gynécologie obstétrique, le pôle mère-enfant reçoit les références de toute la région de Tambacounda, ainsi que d’autres pays frontaliers comme le Mali, la Gambie et la Guinée.

Le pôle mère-enfant bénéfice aussi de l’accompagnement de l’État du Sénégal, à travers un appui du ministère de la Santé et de l’Action sociale.

Aussi l’hôpital régional vient de mettre en service son deuxième scanner de 64 barrettes, octroyé par le ministère de la Santé et de l’Action sociale en partenariat avec la coopération japonaise, dans le cadre du processus de relèvement du plateau médical de la région de Tambacounda.

Le pôle mère-enfant sonne ainsi comme une révolution dans la prise en charge des nouveaux-nés dans la région.

ABD/SBS/ASB/ABB/MTN

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